MASSIF DE LA SAINTE-BAUME
LA GROTTE DE MARIE-MADELEINE
Alors que la Corse était encore un massif montagneux dans une grande plaine,
qu’un fleuve la longeant venait se jeter à La Ciotat dans une mer où se situe aujourd’hui la Provence,
et que les îles d’Hyères n’étaient que de petites collines, il y a plus de 120 millions d’années,
ont commencé à se former le massif des Alpes et celui de la Sainte-Baume.

Bien plus tard, au cours de l’oligocène, (environ 30 millions d’années) se forme la barre de
la Sainte-Baume que nous connaissons.

Apparaissent alors oiseaux et mammifères.
Abrupte sur son versant nord et finissant en pente douce au sud vers la Méditerranée, elle s’étend d’est en ouest sur une douzaine de kilomètres.

« Baumo » en langue provençale signifie « grotte ».

Il y a plusieurs grottes nichées dans la montagne de la Sainte-Baume.
L’une d’elle aurait été dédiée au culte de la fécondité.

Les Phocéens qui fondèrent Marseille il y plus de 2600 ans
auraient-ils apporté avec eux le culte d'Artemis d'Ephèse ?

La déesse de la chasse mais aussi de la fécondité est représentée
avec une généreuse poitrine affublée d’une multitude de seins
(ou d’œufs !) toujours est-il que l’on retrouve
en Provence le symbole de l’œuf et de la fécondité.

Plus près de nous, au début de notre ère, une légende locale nous dit
que Marie-Madeleine, apôtre de Jésus, est arrivée en Provence
« sur une barque sans rames ni voiles »
chassée qu’elle fut de Palestine avec son frère Lazare,
sa sœur Marthe et des parents de Jésus, Marie-Jacobé
et Salomé, ainsi que ses compagnons Sidoine et Maximin.

Ayant atterri aux Saintes-Marie-de-la-Mer, Marie-Madeleine
et ses compagnons auraient évangélisé la région.

Après quoi elle se serait retirée dans une grotte de la Sainte-Baume
où, pendant trente ans, elle se nourrissait des paroles de son
« rabbi » et s’élevait sept fois par jour, portée par des anges,
vers le haut de la montagne.

Elle serait morte en présence de Maximin, alors évêque d’Aix,
qui l’ensevelit dans un oratoire à Saint-Maximin, là même où s’élève aujourd’hui la basilique qui porte son nom.

D’après une chanson de geste de Girart de Roussillon, au IX siècle,
le moine Badilon aurait emporté ses reliques à Vezelay où lui est consacré une basilique, « l’église des lumières ».

On célèbre sa fête le 22 juillet et à Saint-Maximin une procession
porte la châsse contenantle crâne de la Sainte au travers de la ville.

LA FORÊT
Promeneur ou randonneur quand il découvre
la forêt de la Saint-Baume, pour peu qu'il ait visité
d'autres massifs en Provence, est saisi de stupeur.

Disparue la flore méditerranéenne classique.
Plus de pins ni de genévriers. Adieu les genêts.
Ici, dans la forêt relique, tilleuls et fusains côtoient
les érables et les hêtres.

Fougères, houx et lichens servent d'abri au blaireau d'Europe
et à la couleuvre d'Esculape.

Si on lève la tête dans une clairière on peut voir planer
le grand corbeau ou l'aigle de Bonelli.

Céphalantères et orchidées sauvages bordent les sentiers
dans le sous-bois. De nombreux oratoires jallonnent les chemins.

Si l'on se dirige vers Mazaugues, à droite de la route
on découvre une des nombreuses glacières
(la plupart d'entre elles sont aujourd'hui
sur des domaines privés donc interdites aux visiteurs
)
la glacière de Pivaut, à une centaine de mètres de la route
est visitable et très bien restaurée par le Conseil général du Var.

Pour faire de la glace il faut de l'eau
et du froid et la Sainte-Baume est bien parée sur ce plan.

Anciennes usines à glace elles alimentaient la région
en pains de plusieurs kilos qui servaient à la conservations des aliments
puis plus tard à rafraichir certaines boissons (surtout à Marseille).

Le transport se faisait habituellement à dos d'ânes ou de mulets.
Il fallait compter environ une bonne nuit pour aller
de la Sainte-Baume à Marseille

la grotte aux oeufs
La glace se forme en hiver entre décembre et mars sur le bassin de congélation qui est alimenté par l’eau des sources abondantes dans le massif. D’une épaisseur moyenne de 15 cm, elle est sciée en morceaux qui sont emmenés
s vers la glacière et basculés dans le réservoir. Tassés dans des moules cylindriques les pains de glace
ainsi obtenus après démoulage sont recouverts de paille et autres fougères et acheminés de nuit
en charrette à dos de mulets ou d’ânes vers Toulon ou Marseille.
Fonctionnement de la Glacière de Pivaut