La tribune est considérée
comme l'exemple le plus remarquable
de travail de sculpture pour l'époque romane en Pays Catalan.
La qualité du matériau, le marbre du Conflent,
contribue à magnifier le chef d'oeuvre des artistes sans nom
qui l'ont faite, sans doute peu avant 1150.
La tribune divise la nef en deux parties,
l'une réservée
aux chanoines,
l'autre accessible aux fidèles.
La plate-forme avec sa balustrade incomplète
accueillait le choeur de chant.
Trois arcades surmontées
d'une corniche
composent la façade.
Son aspect ciselé en faible relief s'oppose
aux chapiteaux en ronde-bosse.
La façade reprend
dans son décor les symboles
chrétiens tirés du texte de l'Apocalypse,
placés dans les écoinçons des arcs.
A l'extrémité, deux anges aux mains ouvertes,
leurs ailes couvrant leurs corps.
Le lion symbole de Marc est placé à côté de l'aigle
de Jean. A l'opposé, le taureau symbole de Luc,
voisine l'homme ailé de Mathieu.
Ces quatre représentations entourent l'image du Christ, représenté
sous les traits de l'Agneau disposé dans une mandorle. Autour de ce
message, un décor végétal varié, de palmettes,
de rose à quatre pétale
et de rinceaux
occupe la surface.
C'est un procédé de sculpture
qui consistait
à utiliser un trépan
pour faire des creux par une succession de trous ronds très rapprochés
et dont il ne restait plus qu’à enlever les minces cloisons
les séparant.