L’Histoire
de la découverte des manuscrits
du début de l’ère chrétienne se répète
et les conditions se ressemblent.
De Qumrân au monastère Sainte Catherine, de Masada
à El Minieh les manuscrits sont enfermés dans des jarres trouvées
par hasard et par des indigènes.
C’est aussi le cas de ce que l’on peut appeler
la « Bibliothèque » de Nag Hammadi en Haute Egypte.
En 1945 un certain Mohammed Ali Samman déterre par hasard une jarre
scellée. Après une courte hésitation et poussé
par la curiosité autant que l’appât du gain il casse la
jarre
et met à jours treize livres de papyrus reliés en cuir.
Il espérait un autre genre de trésor !
Il s’agissait
là de 52 traités gnostiques datant approximativement des IIIe
et IVe siècles écrits en copte, rapportant des textes des Ier
et IIe siècle en grec.
Evangiles secrets donc hérétiques, comme l'Evangile
des Égyptiens, l'Evangile de Vérité, l'Evangile selon
Thomas, l'Evangile selon Philippe, l'Evangile de Marie
(Marie-Madeleine) - et des écrits et traités qualifiés
d'apocryphes, comme l'Apocalypse d'Adam, l'Hypostase
des Archontes, l'Epître d'Eugnoste, l'Apocryphon de Jean
et les Actes de Pierre et des Douze Apôtres. Enfin, le Tractatus Tripartitus.
Le plus important d’entre eux est sans aucun doute l’Evangile
selon Thomas.
"Les
renards ont leurs tanières et les oiseaux ont leur nids,
mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit
où incliner sa tête et se reposer"
(log. 86).
Thomas a bien été,
semble-t-il,
l'un des très rares initiés du Maître,
un gnostique contraint au silence
face à la jalousie et à l'incompréhension navrante des
disciples tout entiers absorbés dans leur grand rêve du salut
d'Israël.
Thomas s'adressant à ses compagnons : «Si
je vous disais une des paroles qu'il m'a dîtes, vous prendriez des pierres,
vous les jetteriez contre moi; et le feu sortirait des pierres et elles vous
brûleraient.» (log. 13)
Dans l’Evangile selon Philippe
on peut encore lire :
«La compagne du sauveur
est Marie-Madeleine.
Mais le Christ l'aimait
plus que tous les disciples,
et souvent il l'embrassait
sur la bouche.
Le reste des disciples
s'en offensaient...
Le Nil dans l'anse de Nag
Hammadi
photo
Georges Millet
Marie Madeleine et Jésus
aquarelle d'Ariane Tolédano Millet