D'un examen
rapide, il ressortit qu'il existait deux manuscrits coptes, le premier étant
une traduction des Lettres de Saint Paul, le deuxième étant
constitué de textes gnostiques.
Deux des œuvres que contenait
ce dernier étaient connues. C'est le troisième, inconnu à
ce jour, qui constitue l'Évangile de Judas.
Les savants américains étant incapables de payer le prix demandé
pour l'ensemble des documents, le propriétaire les transféra
à New York
où ils restèrent pendant seize ans dans un coffre de banque.
En 2000, une antiquaire suisse,
Frieda Nussberger-Tchacos, en fit l'acquisition,
pour une somme évaluée à 300 000 dollars, dans l'intention
de les revendre à l'Université
de Yale, mais la transaction échoua.
Après une autre tentative au cours de laquelle les documents changèrent
encore de main, Madame Tchacos les récupéra et transféra
la collection en Suisse.
En 2001, elle remit le Codex Tchacos
à la «Fondation Maecenas pour l'art ancien»
qui le confia à la restauratrice Florence Darbre et aux experts en
copte
Rodolphe Kasser et Gregor Wurst.
Le projet de restauration des lambeaux de manuscrit, qui reçut l'appui
financier
de la National Geographic Society, nécessita cinq années de
travail laborieux.
Dans sa version restaurée, le Codex Tchacos comporte quatre documents
:
- La Lettre de Pierre
à Philippe, dont une autre version a été retrouvée
à Nag Hammadi
(pages 1 à 9)
- La Première Apocalypse de Jacques, dont
une autre version a été retrouvée à Nag Hammadi,
appelée ici «Jacques», (pages 10 à 30 ?)
- L'Évangile de Judas (pages 33 à
58)
- des fragments d'un texte que les éditeurs
ont provisoirement appelé «Le Livre de
l'Allogène» (pages 59 à 66)
En 2006, l'ouvrage le plus intéressant
du manuscrit, l'Évangile de Judas, fut finalement publié.
Le manuscrit lui-même devrait trouver sa place au Musée copte
du Caire.
C'est d'une découverte archéologique
majeure
- la plus spectaculaire depuis les Rouleaux de la Mer morte -
dont il est question dans ce livre : celle de l'Évangile de Judas.
Judas. Le traître de Gethsémani, celui qui embrassa Jésus
avant de le livrer. Judas, l'homme aux trente deniers,
universellement détesté. Rien de bon ne saurait venir d'un tel
homme.
Et pourtant...
« L'Evangile perdu »
Présentation du livre de
Herbert Krosney
Flammarion Editeur.
"La véritable histoire de l'Évangile de
Judas"
Pourtant, cet évangile
présente Judas comme celui que Jésus choisit pour le livrer
en somme le plus fidèle de ses disciples ! Mais
condamné comme hérétique par l'Église,
ce texte du II ème siècle devait disparaître dans les
oubliettes de l'Histoire...Jusqu'à aujourd'hui.
Car il s'en est fallu de peu que son message soit perdu pour toujours. Enfoui
dans une tombe
du désert égyptien pendant dix-sept siècles, le papyrus,
découvert lors de fouilles clandestines
à la fin des années 70, a circulé sur trois continents
et pendant vingt ans dans le monde ténébreux des marchands d'antiquités
et certains cercles scientifiques, tout aussi avides.
De la découverte elle-même,
sans doute vers la fin des années 70, on ne sait rien de vraiment fiable.Ce
n'est qu'en 1982 que son propriétaire, un marchand d'antiquités
égyptien, prit contact avec le professeur Ludwig Koenen de l'Université
du Michigan. Consulté par Koenen,
qui en avait reçu
des photos, le professeur S. Kent Brown de l'Université Brigham Young
reconnut des textes gnostiques qui correspondent à un ouvrage retrouvé
à Nag Hammadi.
A partir de ce moment, les
événements prirent une tournure lamentable.
Le professeur Koenen, qui souhaitait acquérir les documents (il s'agissait
de trois manuscrits, deux en grec et un en copte), fut invité à
les consulter en 1983.
Les papyrus, bien que fort fragiles, étaient encore à peu près
intacts.
- 1978 (environ)
découverte à El Minieh au cours de fouilles clandestines
Il passe entre les mains de Hanna, antiquaire au Caire. Il en veut 3 millions
de dollars US.
- 1983 tentative d’achat par James Robinson
et Stephen Emmel échoue. Le codex est provisoirement entreposé
à Genève.
- 1984 / 23 mars – Hanna loue un coffre
dans une banque à New York. Le manuscrit y restera jusqu’en
2000 subissant les méfaits climatiques de la région.
- 2000 / 3 avril Frieda Nussberger Tchacos
entre en possession du codex et le confie à la Beinecke Library de
l’Université de Yale qui semble vouloir en faire l’acquisition,
mais renonce au projet. Dès lors des spécialistes purent avoir
accès au document pour enfin pouvoir l’examiner plus à
fond.
- 2000 / 9 septembre Frieda Nussberger Tchacos
vend le codex à un antiquaire américain, Bruce Ferrini.
Ce dernier, pensant bien faire, « congèle » le codex
ce qui a pour effet d’accélérer le processus de dégradation
déjà bien avancé après 16 années d’enfermement
dans le coffre de la banque. N’ayant pu le payer, Ferrini rend le
codex à Frieda Nussberger Tchacos cinq mois plus tard.
- 2001 / 19 février la Fondation Maecenas
reçoit le codex qui sera rendu à l’Egypte en 2009 pour
être conservé au musée copte du Caire.