La triste histoire du « Codex
Sinaïticus »,
assez similaire à celle du « Codex Tchacos »
commence en 1844.
Cette année là, un jeune savant allemand se rendit
au monastère. Son
attention fut attirée par une corbeille qui contenait divers papiers
qui devaient servir pour amorcer le feu.
Il en sortit de vieux parchemins qui sont exposés
aujourd’hui à l’Université de Leipzig.
Il s’agissait, ni plus ni moins, que de quelques parchemins contenant
des extraits de l’Ancien Testament.
Le jeune savant retournera à deux
reprises au monastère pour trouver le reste des textes.
Ce n’est qu’au cours de sa dernière visite en 1859 qu’un
moine lui proposa un exemplaire
de la Bible. C’était précisément la partie manquante
qu’il cherchait ! Sur les conseils du jeune homme le Père Supérieur
céda le codex au Tsar Alexandre II de Russie qui le remercia par divers
dons. En 1933 les soviétiques vendirent le Codex Sinaïticus à
la Grande Bretagne pour 100.000 livres !
Malheureusement, lors des différentes tribulations qu'il connut, un
certain nombre de pages du codex furent dispersées. C'est dans ce cadre
que la British Library a annoncé
la mise en place d'un programme de recherche interdisciplinaire autour du
célèbre manuscrit actuellement en cours. Le travail porte sur
trois axes:
la conservation, la traduction, la numérisation et la mise en ligne
de la plus ancienne Bible du monde, reconstituée du moins virtuellement.
Il est aussi question de la réalisation,
sur papier, d'un fac-simile
car les pages
originales en peau de bœuf, recouvertes d'une élégante
calligraphie grecque sont aujourd’hui intransportables ...
Quatre institutions (possédant chacune une partie du manuscrit) y participent:
la British Library elle-même avec 342 pages, le monastère Sainte-Catherine
avec12 pages,l'université de Leipzig avec 43 pages et la Bibliothèque
d'État de Russie avec 5 pages.
Signalons que les moines de Sainte-Catherine réclament toujours officiellement
le retour de l'ouvrage au monastère. Le Codex Sinaïticus est l'un
des deux plus anciens manuscrits (avec le Codex Vaticanus) reprenant l'ensemble
du canon biblique tel que nous le connaissons actuellement. Il représente
donc une étape cruciale dans le développement de la chrétienté.