MOSTAR
Le site de Mostar révèle une occupation humaine dès la Préhistoire, (entre 3 et 5 millions d’années),
comme en témoignent les enceintes fortifiées et les nécropoles. Située sur un axe nord-ouest, sud-est,
c’est un lieu de passage stratégique et commercial entre l’Asie et l’Europe.
Les romains conscients du fait s’y installent. Du XV ème au XVI ème siècle la ville passe sous la domination ottomane. Ce sont les turcs qui construisirent le Stari Most, le Vieux Pont de Mostar.
En 1878 la ville passe sous l’administration austro-hongroise. C’est un nouvel essor économique
pour la petite ville aujourd’hui forte de près de 120.000 habitants.

Le "Stari Most", le mythique Pont de Mostar qui enjambe la rivière Neretva
Le Vieux Pont de Mostar, ici photographié en 1896, fut construit en 1565 par l’architecte Mimar Hayreddin,
élève de l’architecte ottoman Sinan celui-là même qui construisit, entre autres,la mosquée de Selimiye à Edirne
et la Süleymaniye à Istanbul. Le pont est constitué d'une seule arche en dos-d'âne de 27 m de portée.
Deux tours fortifiées le protégeaient : la tour Helebija sur la rive droite
et la tour Tara sur la rive gauche, toutes deux datant du XVIIe siècle.

La conception en dos-d’âne de ce pont lui confère une grande solidité, si bien qu'il a résisté pendant des siècles
à tous les conflits, sauf le dernier. Pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, en 1993, Croates et Bosniaques s’affrontèrent
pendant un peu moins d’un an à Mostar. Le pont fut détruit par les forces croates du HVO ( les troupes du conseil de défense croate)
le 9 novembre 1993 pour interrompre les passages bosniaques.
Il a été reconstruit sous l’égide de l'UNESCO et de la TIKA,
(Türk Isbirligi ve Koordinasyon Ajansi) – (Agence de coopération et de coordination turque)
Les 1 088 pierres ont été taillées selon les techniques originelles. La reconstruction a coûté 12,5 millions de dollars
et a été financée par la Banque mondiale pour 4 millions, les autorités locales pour 2 millions, l'Italie pour 3 millions,
les Pays-Bas pour 2 millions, la Croatie pour 0,5 million et la Banque de développement du Conseil de l'Europe pour 1 million.
.Les travaux ont été lancés le 7 juin 2001. L'inauguration, le 22 juillet 2004, a été placée
sous le signe de la réconciliation des deux communautés bosniaque et croate,
même si rancœurs et suspicions restent perceptibles.
Le "Stari Most" et son environnement au cœur de la vieille ville de Mostar
ont été classés au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005.

Aujourd'hui, sous la bienveillance du Mont Velez, Mostar coule des jours de paix heureux.
Sa Vieille Ville et son Vieux Pont sont devenus des pôles d'attraction incontournables
pour les nombreux voyageurs qui la visitent.
La Vieille Ville et ses échopes. Le tourisme, source de revenus primordiaux.
La "Maison Cardak", transormée en hôtel, et la "Résidence Muslibegovic", hôtel-musée.
Les deux édifices sont les témoins de l'architecture ottomane.
La cuisine bosniaque, riche et variée comme toutes celles de l'est de l'Europe
Les "raznici" brochettes de viande de bœuf ou de porc.
Les "burek" petits feuilletés à la viande hachée.
La "pita" tourte avec fromage et épinards.
Les "cevapcici" boulettes de viande hachée allongées.
Le "tave me presh" est un plat traditionnel
à base de viande de bœuf hachée et de poireaux.
Le "goulash" traditionnel avec viande de bœuf carottes,
poivrons, céleri, oignons et tomates.
La "mousakka"

Il y a autant de recettes de ce plat qu'il y a de cuisines dans l'Europe de l'est et les plaines des Balkans. Généralement les principaux ingrédients sont :
viande de bœuf hachée, oignon, ail, tomates fraîches, aubergines, courgettes, pommes de terre ...
Traditionnellement tous les 15 août, les meilleurs voltigeurs de la planète s’affrontent,
à coups de sauts de l’ange et autres figures de voltige, du haut des 25 mètres du Stari Most.
Cette manifestation est, sans doute, la plus ancienne compétition dans son genre.
Elle dure depuis plus de 4 siècles et ce, même quand le pont avait été détruit en 1993.
Aujourd’hui les Icares de Mostar sautent tous les jours en enjambant parapet pour quelques marks
et pour la plus grande joie de touristes.


Le Pont de Mostar sur un timbre-poste austro-hongrois datant de 1906
L'archiduc François-Ferdinand d'Autriche passant en revue les troupes à Sarajevo
le 27 juin 1914, la veille de son assassinat qui déclancha le Grande Guerre.
Fin de journée sur Mostar